Favoriser l’adoption de bons comportements à l’école! Moi, j’y crois!

Chers Steemiens et Steemiennes,   

J’ai participé en début décembre au Congrès de l’AQEP à Montréal (Association québécoise des enseignant(e)s du primaire). Lors des ateliers auxquels j’ai participé, j’ai été surprise d’entendre et de constater la détresse des enseignants et enseignantes face à la gestion des comportements difficiles en salle de classe. Je les sentais vraiment démunis face aux difficultés quotidiennes rencontrées. C’est alors que j’ai constaté ma chance. Celle de travailler dans une Commission scolaire proactive dans ce domaine, dans une école où on travaille ensemble dans la gestion des comportements difficiles.   

[image credits:Pixabay] 

Aussi, j’aimerais partager avec vous un bon coup de la Commission scolaire des Laurentides qui, il y a environ 10 ans, a choisi de s’impliquer dans un projet de recherche proposé par la TELUQ visant l’amélioration des comportements des élèves dans nos écoles. Aujourd’hui, presque toutes les écoles de ma commission scolaire sont SCP, dont la mienne.  Laissez-moi vous en résumer l’idée principale.   

Acronyme 

L’acronyme SCP signifie Soutien aux Comportements Positifs et nous provient de nos voisins du sud, les américains. En anglais, ce système se nomme Positive Behavioral Interventions and Supports (PBIS) et selon les dernières données, plus de 18 300 écoles américaines appliquent ce modèle de gestion des comportements en salle de classe.    

[image credits: le SCP voir référence au bas] 

Son apparition au Québec 

Depuis environ 2010, le système SCP est implanté avec succès au sein de plusieurs écoles québécoises dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par la TELUQ. Pour l’année scolaire 2014-15, on récence plus d’une cinquantaine d’écoles appliquant le modèle SCP, dans plus de cinq Commissions Scolaires, dont celle des Laurentides dont je fais partie.   

En quoi cela consiste-il ? 

Le SCP (ou PBIS) a pour but d’amener l’ensemble des intervenants scolaires à tenir un discours clair et cohérent, et à partager une vision commune face aux attentes comportementales attendues au sein de leur école. Pour que l’implantation soit une réussite, les membres de l’équipe école doivent d’abord et avant tout être favorables à ce projet, c’est pourquoi ce dernier devra être adopté à plus de 80% lors d’un vote secret.    

Qui chapeaute le SCP au Québec?

Nous devons l’apparition du SCP au Canada à une équipe de professeurs et chercheurs québécois qui se sont intéressés à la gestion des comportements difficiles en salle de classe : messieurs Steve Bissonnette, Ph. D., professeur à la Télé-Université à l’Unité d’enseignement et de recherche Éducation (TELUQ), Carl Bouchard, Ph. D., professeur au département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO et Normand St-Georges, professionnel de recherche à la TELUQ ont formé un groupe de recherche inter-universitaire qui accompagne les écoles dans la mise en oeuvre du système le Soutien au Comportement Positif (SCP) au Canada.[1]   

Démarche concrète que devra entreprendre l’équipe-école pour devenir SCP:
- Travailler ensemble tout au long du processus d’élaboration et adhérer au projet lors de son implantation et de son application ;
- Se doter de 3 valeurs communes à développer chez les élèves (le sens des responsabilités, la fierté, le respect…);
- Déterminer les attentes comportementales attendues auprès des élèves dans les différents milieux de vie en lien avec les valeurs choisies (ex : le respect dans les corridors vs comportements attendus);
- Déterminer les conséquences positives lorsque les élèves auront le comportement attendu (remise d’un « tangible », c’est-à-dire un coupon de tirage ou autre petit objet à collectionner) ainsi que les privilèges individuels et collectifs;
- Hiérarchiser les écarts de conduites selon leur gravité, déterminer les conséquences possibles;
- Déterminer les rôles et responsabilités de chacun dans la gestion des écarts de comportements ;
- Concevoir les plans de leçon qui serviront à enseigner ponctuellement à tous les élèves les comportements attendus dans les différents milieux de vie.   

Un outil pour mieux communiquer et mieux analyser l’efficacité de nos interventions « Le Profileur » 

Tous les membres de l’équipe école ont accès à un outil de gestion sur Internet qui nous permet de consigner :
- les écarts de comportements de l’élève
- l’endroit et l’heure de cet écart  
- les communications faites aux parents
- les interventions réalisées par les membres du personnel  

Grâce à cet outil de gestion, nous pouvons mieux identifier les endroits plus vulnérables et intervenir de façon plus rapide pour remédier à la problématique. L’outil permet également de mieux intervenir auprès d’un élève qui aurait par exemple plusieurs écarts de conduites avec des intervenants différents. Sans cet outil, nous ne saurions pas comment graduer de façon cohérente nos interventions.  À la fin de l’année, nous sommes à même de déterminer de façon très précise le portrait de l’école sur le plan de l’intimidation et la violence et de nous fixer des objectifs pour l’année suivante.   

[image credits: Site Internet Le Profileur - voir référence au bas] 

Parfois, c’est quand on prend du recul qu’on s’aperçoit à quel point on est bien « chez nous ». C’est l’effet que m’a apporté le Congrès de l’AQEP à mon retour. Je suis très bien dans ma petite école située au milieu des petites montagnes, au cœur de mes belles Laurentides, dans une école où les élèves apprennent à adopter les bons comportements, et où nous sommes là, enseignants et enseignantes, à le leur enseigner…    

Références :  

 [1] Citation provenant du site suivant  :  https://scp-pbis.com/presentation-du-systeme-scp/      

        Le SCP : https://scp-pbis.com/presentation-du-systeme-scp/    

        Gestionnaire informatisé de comportements Le Profileur : http://www.profco.ca/index.php?action=Home&langue=fr