Rencontres avec l'Afrique : En route vers le pays Dogon
Le Mali
Pour mes premières vacances en Afrique de l’ouest j’envisageais d’aller au pays Dogon, un endroit plein de charme et de culture au Mali. Titulaire d’un passeport de service je devais passer par l’ambassade de France qui m’obtenait un visa de courtoisie. Ce visa avait l’avantage d’être facile et gratuit. Cette fois là il me fût refusé, le nord Mali était considéré comme dangereux. L’ambassade ne prenant aucun risque étendait le danger et incluait le pays Dogon. J’avais suivi les événements et j’hésitais encore quand ce refus administratif m’a convaincu immédiatement de l’intérêt d’entreprendre le voyage.
Abandonnant le passeport de travail privé de voyage, armé de mon passeport normal je pris la route au volant de ma superbe R4 récemment acquise, quoique beaucoup moins récemment construite. A la frontière Malienne il me fût facile de négocier un visa, bienvenu au Mali.
Comparé à la Côte d’Ivoire, le Mali était très pauvre. On le sentait dans les prix pratiqués, dans les structures existantes. C’était pourtant la période de Noël, une période où la consommation chez nous tourne souvent á l’absurde. Ici rien de tel, la vie était survie à Noël comme tout au long de l’année.
Un fleuve pour tous les usages
La vie nocturne
Ma première étape Malienne s’annonçait comme une occasion de sortir faire quelques rencontres et me renseigner sur le pays. Arrivé tard, négociations obligent, on me parle d’une séance de cinéma. J’ai mis longtemps pour trouver l’endroit. Dans un dédale de rues sombres et poussiéreuses où je me pensais définitivement perdu, a finalement surgit la lumière blafarde d’un néon bleuâtre. C’était une maison individuelle, la seule en dur du quartier et une affiche usée annonçait un film de Bruce Lee.
Le prix, insignifiant pour un Européen me donna accès à une pièce dans laquelle étaient alignées de vielles chaises faisant face à une télévision équipée d’un magnétoscope. J’attendais le début de la séance en regardant le spectacle dans la salle, inconscient que le spectacle, avant que Bruce Lee ne reprenne la vedette, c’était moi. J’étais le seul à disposer d’une chaise entière, juste pour moi, avantage du statut d’étranger, une leçon d’hospitalité. La salle était comble, au sens Africain du terme, pas celui des normes de l’administration Européenne. Il faisait chaud, on transpirait, on étouffait. Mais quelle ambiance !
Après de longs réglages, le film a commencé. Son à fond, totalement inaudible, plus de parasites que d’image parasitée typique des bandes inlassablement repassées. La salle vivait les exploits de Bruce Lee. Ponctués d’acclamations en tout genre, certains se levaient frappant l’air chaud comme s’ils pouvaient aider le héros combattant vaillamment les méchants. Que dire du moment du baiser, dans la salle tranquillisée par l’inaction momentanée, un petit « hum » suggestif déclenchait un éclat de rire collectif.
The end … applaudissements enthousiastes. Une des meilleure et des pires séances de cinéma de ma vie, que j’ai renouvelé de très nombreuses fois par la suite, presque toujours Bruce Lee, Rambo ou Rocky.
La route Bamako - Gao
Au fur et à mesure qu’elle prend la direction du nord la route est entourée d’un paysage de plus en plus sec. Le pays, pauvre au sud le devient plus encore en montant au nord. Toute l’activité est centrée le long du fleuve, la route, les cultures, les villes et villages.
Djenné, patrimoine mondial de l’Unesco
La mosquée de Djenné à l'histoire millénaire
Les toits de Djenné pour des nuits sous les étoiles
C’était les Sonrhaï, les Peuls, les Touareg, les Bambaras, les Bozos, les Mossi qui arrivaient au rythme du désert, chargés ou accompagnés par leur marchandise, à pieds ou en pirogue. Ils allaient s’installer dans les rues entourant la mosquée, protégés du soleil par de simples bâches en plastique. Les marchandages prenaient de l’ampleur avec l’avancée de la matinée, les meilleures affaires se faisant le matin. On y trouvait tout ce qui a de la valeur dans le Sahel, du sel, du sucre, du thé, du mil, des calebasses coupées en deux pour servir de récipient, des chèvres et des moutons, de la viande, de la quincaillerie, du poisson au fumet délicat.
Retour à la route
Le bac pour atteindre et quitter Djenné
Je ne sais pas comment c’est aujourd’hui mais à cette époque les 100 deniers kilomètres menant à Bandiagara, la capitale du pays Dogon n’étaient pas aisés pour une R4. Un peu de sable et quelques accidents de terrain qui, s’ils auraient fait sourire un 4*4, n’était pas anodins pour ma R4 et moi qui faisait mes 1er armes sur les pistes Africaines.
J’allais enfin atteindre le pays Dogon, un peuple qui vit dans et aux alentours d’une longue falaise. Un peuple à la culture très forte habitant de magnifiques villages. Bandiagara, le plus grand et le centre administratif est construit sur le plateau en bordure de la falaise. C’est cette région et ce peuple que nous découvrirons dans le prochain article.
I don't speak French, but it looks like a well-written blog. We should have more content like this.
Thank you @travelcouple1, you can read the very good translation made by @vcelier
Niger, Mali, que de souvenirs ces pays m'évoquent! Rien que pour ça un grand merci @terresco.
Merci à toi d'avoir la patience de lire ! Des pays fantastiques en effet, partage tes expériences qui doivent ressembler aux miennes je suppose
Encore et toujours un bon bol d'air et de dépaysement ! Upvoté à 100% !
Merci @francosteemvotes pour votre soutien constant