|TRIBUNE| Quel lien y a-t-il entre blockchain et relations internationales ?
Ils sont nombreux. Prenons l'un d'entre eux qui fait l'actualité en ce moment : les cryptomonnaies privées face aux monnaies étatiques.
Lorsque l'on prend la mesure de la portée du projet Libra (cryptomonnaie de consortium à l'initiative de Facebook) qui s'attaque au micro-paiement via ses applications de messagerie (Messenger/Whatsapp/Instagram : pour une portée potentielle d'au moins 2.1 milliards d'utilisateurs) on comprend qu'il y a de quoi faire trembler les Etats (cf position de la France et des USA sur le sujet). Mais si Facebook a beaucoup communiqué sur ce projet, et si les médias mainstream ont en retour fait couler beaucoup d'encre à ce propos, il n'en est pas de même pour le projet TON.
Vous ne connaissez pas TON ? Si vous n'êtes pas familier des médias spécialisés dans la blockchain c'est normal car Telegram a été très discret sur le sujet. Le TON (Telegram Open Network) est le réseau développé par la messagerie chiffrée Telegram (utilisée entre autres par Emmanuel MACRON et 300 millions d'utilisateurs) qui devrait lancer avant le 31 Octobre sa cryptomonnaie "GRAM" après des tests annoncés comme convaincants ces dernières semaines.
Oui mais voilà, si le LibraCoin provient des USA (mais le LibraProject est basé à Genève) et semble être toujours sous contrôle des autorités américaines, le GRAM quant à lui est percu comme russe (bien que la Telegram FW LLC -une des entités enregistré par Telegram pour sa messagerie- soit déclaré à Londres). Et les USA voient d'un très mauvais œil ce concurrent direct dans une course qu'ils ont du mal à maîtriser. La preuve en est : la SEC (Securities and Exchange Commission) a surprit tout le monde en annonçant le lancement d’une procédure d’urgence visant à interdire la vente de tokens GRAM sur le territoire américain (https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/12/le-gendarme-americain-des-marches-bloque-la-levee-de-fonds-de-telegram-aux-etats-unis_6015218_3234.html?fbclid=IwAR0PJPWl2vyTx6fjGQ9aqx7Z53ymDGzgcdQHxyLnP9tfHvc4WvSDWGzIGzw).
Si le GRAM n'est pas officiellement lancé avant le 31 octobre, Telegram sera contraint de rembourser les investisseurs... La SEC y compte bien, malgré le fait que seul 1/3 des investisseurs soient américains et qu'elle ne puisse pas impacter les 2/3 restants. quoique, l'extraterritorialité du droit américain n'est plus à prouver...
Pensez-vous qu'il s'agisse là d'un sujet à creuser avec nos membres ?
Affaire à suivre en tout cas.
Par Marius CAMPOS,
étudiant en 3ème année de relations internationales à l'ILERI et Président de Cyb-RI,
13/10/19
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