Israël: nouveau vendredi sanglant après la mobilisation autour de Jérusalem
Quatre Palestiniens ont été tués ce vendredi, nouvelle journée de mobilisation contre la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Quatre morts et des dizaines de blessés. Les manifestations contre la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël ont fait de nouvelles victimes ce vendredi. Au total, depuis la décision controversée du président américain, les violences ont causé la mort de huit Palestiniens, fait des centaines de blessés et conduit à des dizaines d'arrestations.
Ce vendredi, à la sortie de la prière musulmane hebdomadaire, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la bande de Gaza dirigée par le mouvement Hamas, et des milliers d'autres à Jérusalem et en Cisjordanie occupée.
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Une partie d'entre eux sont ensuite allés au contact des soldats et policiers israéliens, qui ont riposté aux jets de pierres de jeunes gens souvent masqués par des tirs à balles réelles ou en caoutchouc et du gaz lacrymogènes, à Ramallah, Bethléem, Hébron, Qalandiya et près de Naplouse, en Cisjordanie.
À Gaza, deux hommes tués par des tirs de soldats israéliens
Dans la bande de Gaza, des centaines de Palestiniens ont défié les forces israéliennes au pied de la barrière de béton et de métal qui ferme hermétiquement la frontière. Deux hommes de 29 et 32 ans, dont l'un amputé des deux jambes, ont été tués par des tirs de soldats israéliens dans le territoire.
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Plus de 140 personnes ont été blessées par balles dans le miniscule territoire, et des dizaines d'autres en Cisjordanie occupée, ont indiqué les secours. Le Hamas, qui avait exhorté à une "nouvelle intifada" aussitôt après l'allocution du président américain, a appelé à faire de chaque vendredi une "journée de rage".
Deux morts en Cisjordanie
Deux autres Palestiniens ont trouvé la mort en Cisjordanie et dans une localité près de Jérusalem. L'un d'eux avait poignardé et légèrement blessé un policier israélien à la sortie de Ramallah, avant que les policiers n'ouvrent le feu. Il portait apparemment un dispositif ressemblant à une ceinture d'explosifs sans qu'il soit possible de dire si elle était authentique ou non.
À Jérusalem même, où 30 000 fidèles ont prié sur l'esplanade des Mosquées selon la fondation qui administre le site, les policiers se sont vigoureusement empoignés dans la Vieille ville avec des dizaines de personnes sorties de la prière en agitant des drapeaux palestiniens.
La spirale de violence redoutée n'a pas eu lieu
La protestation n'a toutefois pas pris pour l'instant les proportions appréhendées dans les Territoires palestiniens et le monde musulman, alors que la communauté internationale s'alarmait du risque d'une incontrôlable réaction en chaîne.
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Un récent sondage du respecté Centre palestinien de recherche politique indique que 45% des Palestiniens sont favorables à un soulèvement populaire pour résoudre le vieux conflit avec Israël. Il y a trois mois, 35% préconisaient la résistance armée. La "seule explication possible" de cette augmentation est la décision de Donald Trump, estime le directeur de l'institut, Khalil Shikaki.
Autre explication à cette faible mobilisation, le fait que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël ne "représente pas un changement fondamental de la réalité", selon l'expert: Jérusalem-Est est déjà totalement sous le contrôle d'Israël.