Vaychla’h : la Paracha de l’Exil ! Réouven Carceles
Vaychla’h : la Paracha de l’Exil
H’azal (nos maîtres) nous dévoilent un détail important, puisqu’ils surnomment Vaychla’h la Paracha de la Galout (la Paracha de l’exil).
En effet, au début de la Paracha, le Ramban explique que les expériences de Ya’akov avec son frère ‘Essav sont une préfiguration de toutes les épreuves que subiront les Bné Israël aux côtés des descendants de ‘Essav, et plus particulièrement durant ce dernier exil dans lequel nous nous trouvons. D’ailleurs à la fin de la Paracha, les enfants de Ya’akov Avinou arrivèrent à un endroit nommé Migdal Edère, où Ya’akov planta sa tente. Une explication du Rabbi de Kalov, au nom de Yonathane Ben Ouziel, nous révèle qu’à cet endroit précisément se révèlera le Machia’h au moment voulu.
Cette paracha est donc pleine de leçons fondamentales pour notre génération qui côtoie Essav au quotidien (à travers ses descendants : les occidentaux) et qui attend la délivrance avec impatience. Elle décrit nos difficultés, nos épreuves et leurs solutions. Il nous appartient de nous sensibiliser aux messages qu’elle transmet et aux points sur lesquels elle nous met en garde afin que nous devenions les auteurs de cette délivrance.
Il est écrit dans notre Paracha (Béréchit Ch. 32 v. 25-26) : « Ya’akov resta seul. Un homme lutta avec lui jusqu’au lever du jour. L’homme vit qu’il ne pouvait pas l’emporter sur lui, il le toucha au creux de la cuisse. La hanche de Ya’akov se luxa dans sa lutte avec lui« .
Nos Sages nous révèlent que cet « homme » est en réalité l’ange, qui avait pris forme humaine, et qui était le gardien de ‘Essav, en l’occurrence l’ange du Mal. La Torah ne nous décrit donc pas un simple combat physique, mais une lutte éternelle entre le Bien et le Mal, qui déterminera l’avenir du monde entier et celui de tout notre peuple. Baroukh Hachem Ya’akov réussit à vaincre l’ange du Mal. Cependant, au lever du jour, voyant qu’il ne l’emporterait pas, l’ange de ‘Essav décida d’affaiblir Ya’akov en lui portant un coup à la hanche, au niveau du nerf sciatique.
Le Meam Loez rapporte au nom des sages : « Maasé Avot simane labanim« , c’est-à-dire que les événements qui concernent les patriarches sont un signe annonciateur des événements de leurs descendants. Ainsi, puisqu’il réussit à toucher Ya’akov, dont le visage est gravé sous le trône céleste et qui représente l’unité de tout le peuple d’Israël, il est sûr que cet endroit restera fragilisé chez tous ses descendants. Le Zohar (fin Parachat Noah) de rajouter, que cette nuit-là, l’ange gardien de ‘Essav reçût le pouvoir de dominer Israël si celui-ci venait à commettre des fautes et à transgresser des commandements de la Torah.
Mais, il faut comprendre ce que symbolise donc cette hanche déboîtée au petit matin ? De plus, les commentateurs expliquent que le combat entre Ya’akov et Essav souleva beaucoup de poussière. Étant donné que la lutte entre Ya’akov et l’ange d’Essav fut comme on la dit d’ordre spirituel, le Zohar précise que l’ange d’Essav lutta contre Ya’akov au sujet des bénédictions divines de ‘Essav, que Ya’akov aurait prises illégalement. Ya’akov répondit à l’ange qu’elles lui revenaient spécifiquement car ce sont ses descendants qui recevront la Torah et l’étudieront, perpétuant ainsi le travail d’Avraham et d’Itsh’ak.
L’ange du Mal vit que la présence divine secondait Ya’akov et qu’il n’arriverait jamais à le vaincre, de plus, il est rapporté (Chaar Hakedouchah 6), que Ya’akov portait son tallith et ses tefilines. Voyant donc qu’il ne pouvait pas l’emporter sur Ya’akov, l’ange le toucha à la hanche au lever du jour.
Sur ce point, Le H’afets H’ayim nous explique qu’en fait, la nuit symbolise l’exil, et le lever du jour, représente donc la période du Machia’h que nous vivons actuellement. La hanche, quant à elle, constitue la partie sur laquelle repose tout le corps.
Ainsi, l’ange du Mal vaincu par Yaacov lui répondit qu’il est vrai qu’il n’arriverait pas non plus à vaincre ses descendants en les dissuadant de délaisser la Torah ou d’abandonner les Yéchivot qui seront toujours remplies d’étudiants. En revanche à la fin du temps, il parviendra à frapper la hanche de notre peuple, c’est à dire ceux qui les soutiennent financièrement (à l’image de la hanche qui soutient tout le corps) ! La Torah nous révèle donc ici l’immense mérite de ceux qui permettent le maintien financier de l’étude de la Torah. Par leurs efforts, ils défendent toute leur génération dans l’un des domaines où elle est le plus fragile : le seul où le Yetser Hara a une emprise. Qu’ils se renforcent sans cesse dans cette Mitsva si précieuse dont l’ange d’Essav ne cesse de vouloir empêcher la réalisation !
La hanche représente aussi la descendance : garante de la transmission de la Torah et de nos valeurs. C’est aussi un domaine fragile car, malheureusement, à cause de la proximité avec les descendants d’Essav, les Bné Israël se laissent séduire et influencer par leur culture et leurs ambitions. C’est ainsi que les nouvelles générations s’éloignent l’étude de la Torah.
Nous retrouvons ce même schéma dans notre paracha. A force de proximité avec l’ange d’Essav, Yaacov reçut finalement un coup à la hanche, fragilisant ainsi une zone proche de l’endroit qui permet la descendance. Le Rabbi de Kalov nous dit que c’est le second point faible de notre peuple en cette époque pré Messianique : l’influence d’Essav sur les nouvelles générations.
Le Zohar (Vayichla’h 170a), nous explique, que l’arme qu’utilisa l’ange de ’Essav pour affaiblir Ya’akov Avinou fut cette fameuse poussière qui les entoura abondamment pendant la lutte jusqu’à en remplir le monde entier. Le Zohar ajoute que cette poussière est différente de la terre qui peut donner des fruits, elle est plutôt comparable à de la cendre qui n’a aucun avenir et aucune utilité!
Le Sefer Mimaamakim explique que le but de l’ange de ’Essav était de troubler Ya’akov dans son attachement à la torah et aux Mitsvot et de l’influencer afin qu’il se rapproche de la matière. Il a tenté d’inverser les valeurs au sein du peuple juif qui allait descendre de Ya’akov; il voulut donner de l’importance à tout ce qui se voit, à l’image de cette épaisse poussière, et rabaisser tout ce qui ne se voit pas, à commencer par l’effet bénéfique de l’étude de la Torah qu’incarne Ya’akov. L’excès de poussière symbolise cette illusion que crée l’ange du Mal à chaque génération afin de nous séduire pour que nous suivions H’as Véchalom (à D.ieu ne plaise) les voies d’Essav plus fructueuses que celles de Ya’akov en apparence..
En réalité, les voies d’Essav sont illusoires et cette poussière qui représente l’abondance matérielle, attire notre œil vers elle et nous empêche de soutenir plus intensément ceux qui étudient la Torah. L’ange de ’Essav s’efforce aussi de nous convaincre que la réussite de nos enfants passe par l’accès à cette poussière (matérialité excessive), ce qui les éloigne finalement de l’étude de la Torah et de sa transmission. C’est ce que nous vivons aujourd’hui !
Le Hafets Haim, nous éclaire une fois de plus, au nom du Rav El’hanan Wasserman, qui rapporte une explication magnifique au nom du Gaon de Vilna, un passage qui fait justement allusion à la délivrance finale. Nous voyons que Ya’akov, lors de la rencontre avec son frère Essav, a placé en premier les esclaves et les servantes, allusion au Erev Rav, qui détiendront les rênes du pouvoir pendant la première phase de la délivrance ultime. Léa et ses fils correspondent aux personnes du commun qui, à cette époque, seront reléguées en seconde position. Rahel et ses fils en dernier, sont les sages qui seront regardés avec le plus profond mépris et seront en bas de l’échelle. On voit donc que la prédiction du Gaon de Vilna s’est réalisée en tout point.
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